Dois-je m’intéresser à sa vie privée ?

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Vous managez une ou plusieurs équipes de collaborateurs, et comme moi vous vous êtes certainement posée à un moment ou à une autre jusqu’où dois-je m’intéressé à mes collaborateurs ?

  • Qu’est ce qui est dans la logique d’un bon management ?
  • Qu’est qui est trop intrusif, personnel ?
  • Cela peut-il gêner mon collaborateur ?
  • Cela peut-il créer des jalousies dans l’équipe ?
  • Nos relations ne risquent-elles pas être tronquées par cette attitude ?
  • Ne risquons-nous pas de nous « manipuler » l’un, l’autre ?

Autant de questions auxquelles cet article va répondre.

En plus de 30 ans de management, j’ai forcément eu à me poser toutes ces questions, et je dois avouer que je me les poses encore souvent !

Car en ce domaine, il me semble que les réponses sont multiples, car les environnements sont eux aussi très variés et demandent donc à chacun et chacune de moduler ces actions, ses initiatives.

Comme toujours l’excès est un mal, trop d’intérêts ou aucun sont aussi néfastes l’un que l’autre, mais trouver le juste milieu n’est pas si simple.

Pourtant en lisant cet article je pense que vous aurez une vue plus juste sur l’attitude à avoir avec vos collaborateurs.

Pour aider à la compréhension de cet article sur l’intérêt pour le désintérêt de la vie privée de vos collaborateurs, je vous propose de lire ou relire ces articles, qui vous permettent de mieux appréhender les modes de communications de vos collaborateurs.

En comprenant mieux leurs modes de communications  et donc de fonctionnements vous serez d’accord avec moi, que s’intéresser +/- à leur vie privée devient plus évident et aisé à mettre en place dans votre management éthique.

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Une fois que vous vous aurez approprié cette méthode DISC, vous saurez comment et pourquoi vos collaborateurs réagissent de telle ou telle façon, et comment bien communiquer avec eux !

Attention, je dis bien communiquer, et NON pas comme certains l’espèrent aller vers de la manipulation  😈!

DISC vous donne juste les clés pour comprendre ce que comprend une personne en fonction de sa couleur dominante lorsque vous interagissez avec elle, avec votre couleur dominante.

Cela ne change rien au contenu, et à l’impact de ce que vous dites, mais cela vous permet de mieux dire les choses pour qu’elles soient entendues et interprétées dans le sens de ce que vous vouliez dire !

Maintenant poursuivons le fil de cet article sur l’intérêt d’en savoir plus sur sa vie privée ! 

Vie privée : Attention ! 👀

Comme nous entrons dans une sphère qui est de par nature même extérieure à l’entreprise, définir les contours de la vie privée me semble nécessaire, voie obligatoire.

Le risque est de devenir intrusif, indiscret, et de mettre un collaborateur dans l’embarras

Ici l’opposition des sexes, est à prendre en compte, car elle peut engendrer de fâcheux malentendus !

Sans vouloir faire à mal, on peut tout à fait donner l’impression d’essayer d’en savoir plus sur l’intimité d’un ou une collaboratrice dans le but de la séduire … C’est logique car lorsque deux personnes se rapprochent elles vont essayer de mieux se connaitre pour mettre en parallèle leurs affinités, gouts et attentes !

Soyez donc à ce niveau très attentifs à ce que vous dites, et comment vous le l’exprimez , lorsque vous parlez de vie privée !

Posez-vous toujours cette question, lorsque vous évoquez la vie privée :

Si on me posait cette question, quel sentiment aurais-je vis-à-vis de mon interlocuteur ?

Cela évitera des malentendus fâcheux et compliqués à dissoudre !

Vie privée :
Définissons les contours.

Dans le monde des réseaux sociaux, dominés par Facebook, Twitter, Instagram et autres, on pourrait croire que la limite entre ce qui est privé ou qui ne l’est plus, n’est pas grande !

Puisqu’une grande partie des personnes étalent leur vie privée sur les réseaux, pourquoi ne pourrais-je pas moi aussi en discuter ?


Parce que paradoxalement il est moins intrusif pour une personne de se montrer dans des situations diverses et très privée sur des réseaux, et d’en discuter avec son manager !

Le niveau d’émotion n’est pas du tout le même et le sentiment de jugement non plus !

Cela peut sembler encore une fois paradoxal, mais il faut respecter ces sentiments, qui nous sont toujours personnels !

Définitions : 🧐

Ce que disent les dictionnaires, et j’aime assez les visiter, car ils donnent souvent une vision juste et froide de ce que veut dire et implique un mot, ou comme ici une expression :

Ce que nous disent le Larousse et Wikipédia :

Le droit au respect de la vie privée figure à l’article 12 de Déclaration universelle des droits de l’homme de 19481, à l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme et à l’article 17 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.

Ensemble des activités d’une personne qui concerne son intimité. [Juridique] Droit civil s’appliquant à la vie sentimentale, familiale, à la santé, au droit à l’image et au secret de la résidence

  • Qui concerne quelqu’un dans sa personne même, dans sa vie personnelle 
  • Qui est considéré en dehors de ses fonctions officielles, publiques 
  • Qui ne concerne pas le public, qui se fait sans témoins, en dehors d’un cadre officiel
  • Qui n’est pas ouvert à tout public, qui est réservé à quelques personnes
  • Qui appartient en propre à quelqu’un, à un groupe, qui s’y rapporte 
  • Qui ne dépend pas directement de l’État, de son administration, de son budget, par opposition à public ou étatique 
  • Qui relève ou provient des individus et non de la collectivité, de l’État 

La vie privée (du latin privatus – séparé de, dépourvu de) est la capacité, pour une personne ou pour un groupe de personnes, de s’isoler afin de protéger son bien-être.

Les limites de la vie privée ainsi que ce qui est considéré comme privé diffèrent selon les groupes, les cultures et les individus, selon les coutumes et les traditions bien qu’il existe toujours un certain tronc commun.

Tout est dit ! Mais il nous faut quand même penser que cette vie privée, déborde forcément plus ou moins celons le caractère et les modes de fonctionnements de chacun, sur le lieu de travail et dans les relations qu’entretiennent les collaborateurs d’une ou plusieurs équipes ensemble !

La vie privée, est du ressort de chacun, et elle ne peut être ouverte aux autres qu’avec un consentement personnel libre de toute contrainte !

Il est important de bien garder à l’esprit qu’un manager, un chef, un patron, peut interagir en allant trop loin, sans même s’en rendre compte ! Et s’immiscer dans la vie qu’un collaborateur veut garder privée sans vouloir mal faire, mais en usant involontairement (ou parfois aussi consciemment) de son rang, statut et/ou pouvoir, qu’il exerce parfois bien plus fortement qu’il ne le pense envers un collaborateur.

La frontière entre ce qui reste intime et ce qui peut être discuté est donc souvent mince, et en plus elle va évoluer dans un sens ou dans l’autre en fonction de critères qui restent personnels à votre interlocuteur :

  • Sa confiance en lui
  • Son état d’esprit vis-à-vis de l’entreprise et/ou de son manager
  • Sa position ressentie (à juste titre ou pas) dans l’équipe
  • Son ambition, ou son découragement
  • L’idée qu’il peut se faire de votre propre vie privée, et le jugement qu’il peut porter sur l’intérêt de celle-ci vis-à-vis de la vôtre (jalousie, envie, déception, mal être)
  • Les changements importants qu’il peut vivre dans sa vie privée et la peur du jugement que vous pourriez avoir envers ceux-ci
  • La crainte d’être manipulé ou manipulable par la suite
  • La crainte des indiscrétions

Je reviens rapidement sur DISC, car sans la connaissance de cette méthode, vous risquez très souvent l’impaire, voir la faute de gout qui peut tout gâcher !

Méfiez-vous aussi des phrases du type :😱

               « Tu sais ce qui sera dite entre nous, le restera »

               « Tu es libre d’en parler, je suis une tombe »

Ces phrases qui sortent facilement lors de conversations ont un pouvoir souvent négatif, car ce qu’entends votre collaborateur, c’est exactement le contraire !

Dites-vous que pour se confier sur ce qui lui est privé, il doit avant tout avoir en ce domaine une confiance totale, confiance que vous ne devez jamais essayer de lui vendre !

Ce sont vos attitudes envers lui et les autres qui définiront le baromètre de sa propre confiance en vous, rien d’autre !

Essayer de piloter cette mise en confiance, est une forme perverse de manipulation, que je vous déconseille vivement !

Vous comprenez mieux, dès lors que les frontières sont très mobiles et que vous devez être vigilants à ne pas allez ni trop loin, ni à ne pas y aller du tout !

Vie privée : J’y vais ou pas ⁉🤔

Comme toujours, à un moment ou à un autre il faut se décider, vous êtes manager non ?

Mon conseil allez-y si vous vous sentez à l’aise dans cette démarche, et si vous le faites, n’écartez personnes de cette action, vous risqueriez de blesser des personnes qui pourraient se sentir mises à l’écart !

Si vous ne le sentez pas, essayez doucement en privé avec des amis assez éloignés par exemple, ce qui facilitera votre capacité à vous positionner et surtout à écouter de manière active et réservée… Sans allez trop loin, sans être dans la fausse empathie

Allez-y toujours doucement, ne passez pas d’une attitude distante avec la vie privée de vos collaborateurs, à une débauche de questions, de discutions sur leur vie privée.

Tout changement brusque crée des tensions, des doutes, des questions à vos collaborateurs et collaboratrices

Apprivoisez cette manière de communiquer en ayant toujours à l’esprit de ne pas aller trop loin, trop vite et attendez-vous à ce que certaines personnes soient ouvertes à la discutions et d’autres fermées.

Comme évoqué plus haut, il y aura des hauts et des bas, c’est la vie…

C’est votre empathie qui fera la différence entre une attention réelle et sensible et une attitude liée à votre statut de manager !

N’oubliez jamais que ce que vous attendez de ces échanges n’est pas de savoir ce qui va ou pas dans sa vie privée, mais de mettre en place une confiance, des échanges informels qui renforceront l’appartenance à une équipe, un groupe, une entreprise !

Ceci vous permettra aussi de mieux appréhender des changements de comportements soudains ; et de pouvoir accompagner votre collaborateur dans cette épreuve… Comme le ferait toute autre personne sans relations hiérarchiques.

Comment favoriser les discutions autour de la vie privée ? 🤷‍♂️

Encore une fois pas de recette miracle, mais de bonnes pratiques à mettre en place pour avancer doucement sans heurter personne

Faites une check-list des interdits !

  • Les relations amoureuses
  • Les tendances sexuelles
  • Les penchants politiques, même si on peut parler de politique générale
  • Les attentes vis-à-vis de son évolution de carrière car c’est l’objet des EIA (Entretiens Individuels Annuels)
  • Les tensions intrafamiliales (sauf si voter collaborateur vous en parle et en prenant soin de ne pas vous positionner pour ou contre l’une ou l’autre des parties)
  •  Les problèmes avec les autres collègues, car cela est du ressort des discutions au cœur de l’entreprise pas dans des discutions privées…  

Une fois cette liste non exhaustive faite, mettez en face de chaque ligne ce qui vous apparait comme ayant pu générer de la gêne chez votre collaborateur, lors de discutions privées

Exemple :

  • Les penchants politiques
    • Risque de se mettre en « opposition », de rencontrer des points d’achoppements
    • Les attentes politiques sont du ressort de chacun, d’ailleurs ne vote-t-on pas dans un isoloir.
    • La politique est un « vrai » mauvais sujet de discussion entre collègues liés par des relations hiérarchiques, et n’apportent souvent que méfiance et suspicion
    • La politique c’est aussi un jeu de pouvoirs et les relations manager / collaborateur peuvent engendre aussi ce type de relations malsaines
  • Le conseil
    • S’il s’agit de politique générale, ou géopolitique, resté évasif, détaché
    • Je ne peux que vous conseiller de vous détacher d’opinions politiques tranchées car elles sont pilotées par l’égo et d’une grande variation géométrique …
    • Et que pouvons-nous vraiment faire changer en en parlant, surtout que l’on prend grand plaisir à débattre de sujets qui nous sont le plus souvent étrangers et sur lesquels nous n’avons pas de possibilité d’avoir s’impact !
    • Soyez celui qui est au-dessus de ces débats futiles et stériles. Ce sera mieux pour vous, en consacrant votre esprit à ce que vous pouvez mettre en œuvre pour faire avancer les choses, et pour l’opinion des autres envers vous… On accorde plus de crédit à ceux qui sont détachés de la politique qu’à ceux qui passent leur vie à refaire un monde sur lequel ils n’ont pas d’impact….

Qu’attendre de ces conversations privées ?

Le mieux est justement de ne pas rechercher quoi que ce soit, et de considérer ces moments comme des espaces de détentes durant lesquels l’on redevient des humains ‘communs’ échangeant sur les vicissitudes de la vie , les loisirs, les enfants, les projets variés et divers

Ne jamais se donner d’objectif, en termes d’informations, de durée de discussion…
La répétition est le seul objectif à avoir, une répétition consentie, car si vous détectez la moindre gêne retirez-vous discrètement.
Voyez ces moments d’échanges sur la vie privée comme le réel échange qu’il doit être, exprimez-vous autant mais pas plus que votre collaborateur, et pensez à écouter de façon dynamique…

Dans trop de conversion, et j’ai constaté que cela était parfois encore plus fort dans des conversations privées…

               On écoute pour répondre … Pas pour comprendre

Le mieux étant …                D’écouter pour comprendre et ensuite éventuellement répondre !

Applications pratiques :

Vous avez envie de discuter de la vie privée de vos collaborateurs pour enclencher une relation plus empathique et transparente ?

Faites-le en n’oubliant pas les modes de communication définies dans DISC, et aussi en oubliant pas qu’hommes et femmes n’attendent pas la même chose d’une conversation…

  • Les hommes
    • Ils attendent souvent d’une conversation des solutions à leurs problèmes.
    • Ils veulent aussi savoir comment ils se positionnent vis-à-vis des autres personnes qu’ils côtoient
    • L’homme exprime généralement peu de sentiments que sa culture lui désigne comme potentiellement un signe de faiblesse
    • Ont une proportion à proposer des solutions, leurs solutions qu’ils considèrent comme absolues, et ce qu’ils soient compétents ou pas
    • Ils plus dans le faire (humain) plus que dans l’être (humain)
  • Les femmes
    • Elles attendent toujours d’une conversation qu’on les écoute et qu’on les comprennent dans leurs sentiments.
    • La femme exprime ses sentiments pour juger de la capacité d’empathie de ses interlocuteurs et/ou interlocutrices
    • Elles émettent peu ou pas de solutions mais des intentions teintées de sentiment
    • Les femmes sont de l’être (humain) plus que dans le faire (humain)
    • En générale plus une femme s’exprime moins elle attend de votre part des solutions à ses problèmes, mais avant tout une écoute de ses sentiments.

Aujoud’hui je vous conseille :

un livre trés pratique et sympa de de Christel Petitcollin :

Savoir écouter, ça s’apprend ! : Techniques simples et concrètes pour bien communiquer